Ce jeudi dit "noir"

Ce jeudi 5 décembre, dit jeudi " noir", sera jour de galère pour un grand nombre de citoyens et de travailleurs qui ont nécessité de se déplacer et de satisfaire des obligations diverses.

Initialement, ce mouvement de contestation se met en place par la volonté d'une catégorie professionnelle qui ne veut pas perdre ses avantages, ses règles sociales spécifiques et qui refuse une réforme de son régime spécial de retraite très favorable. Et voilà comment la solidarité ouvrière vole en éclats.

Toutefois cette contestation catégorielle a permis qu'émergent d'autres situations et mobilisations qui vont se manifester ce jeudi, voire les jours qui suivront. En effet les personnels des hôpitaux n'en peuvent plus, des salariés dans des usines sont licenciés, des entreprises qui ont su profiter d'aides publiques ferment sans sourciller, le monde sans travail voit se profiler de nouvelles règles contraignantes sur l'assurance chômage, des jeunes, lycéens ou étudiants, découvrent leur avenir bien sombre, le monde de l'éducation est inquiet pour son devenir, les hommes et les femmes qui vivent dans la précarité restent bien pessimistes.

Les coups de rabot sur le régime social pratiqués depuis quelques années et bien maintenus par les structures d'état, toujours vivement encouragés par les forces de l'argent et du profit, mettent de plus en plus à mal les valeurs de solidarité et de réductions des inégalités.

Que les non privilégiés manifestent c'est fort légitime, que la difficulté à se faire entendre et comprendre engendre manifestation et contestation c'est normal, que le monde des travailleurs s'indigne et réagisse avec conviction contre l'injustice et l' absence de dignité, alors tout espoir de mieux vivre debout n'est pas perdu, bien au contraire. 

5 décembre 2019

Des extraits de ce ras-le-bol ont été publiés sur le site internet de La Nouvelle République le 11 décembre 2019.
https://www.lanouvellerepublique.fr/france-monde/reformes-des-retraites-la-fracture-sociale